Et si le DDT était finalement en cause ? 



Interdit dans de nombreux pays occidentaux depuis le début des années 1970, l'insecticide DDT est susceptible de persister longtemps dans l'environnement et dans les organismes vivants. 


Une exposition importante à ces substances pourrait être associée à un risque accru de développer la maladie d'Alzheimer, selon une étude publiée le 27 janvier dans le JAMA Neurology.

Le puissant insecticide DDT*, prohibé en France depuis 1971, n'a rien d'un composé biodégradable. S'il est ingéré (consommation d'aliments exposés) ou inhalé, il est partiellement métabolisé et stocké par l'organisme des mammifères, sous forme d'un composé nommé DDE.


L'Institut national de veille sanitaire (InVS) a publié, le 29 avril 2013, une étude reflétant l'exposition de la population française aux pesticides. Pour la famille d'insecticides la plus utilisée, le taux de résidus dans l'organisme se révélait plus élevé qu'en Allemagne ou que dans les pays d'Amérique du Nord. Toutefois les taux de résidus de DDT apparaissaient "voisins, voire plus faibles" en France que dans le reste de l'Europe et de l'Amérique du Nord.

Quelques études épidémiologiques de petite envergure, réalisées ces dernières années, ont suggéré que l'exposition à certains pesticides – parmi lesquels le DDT – augmentait le risque de développer la maladie d'Alzheimer. Des chercheurs étasuniens ont donc cherché à savoir si les personnes touchées par cette pathologie présentaient des taux sanguins de DDE supérieurs à ceux d'individus sains.


L'étude a porté sur 86 malades de plus de 60 ans, comparés à 79 personnes en bonne santé. Malgré le faible nombre de participants à cette étude, les résultats sont statistiquement très significatifs. Le taux de DDE mesuré chez les malades s'est en effet révélé très supérieur à celui du groupe témoin (en moyenne, de 2,5 à 5,8 fois plus élevé).

Toutefois, quelques patients sains présentaient de forts taux de DDE, de même que certains malades présentaient des taux faibles du composé chimique. Le DDT et ses dérivés sont donc susceptibles de constituer un important facteur de risque, et non une "cause majeure" de la maladie.

Interaction avec un variant génétique

Dans une seconde phase de l'étude, les chercheurs ont observé comment des cultures de cellules nerveuses réagissaient en présence de différentes concentrations de DDE. Ils ont pu constater qu'à partir d'un certain seuil, ce composé stimulait la production de nombreuses molécules indispensables à la formation de la protéine bêta-amyloïde (responsable d'une des lésions caractéristiques de la maladie d'Alzheimer).

Ce phénomène était tout particulièrement observé sur les cultures de cellules de patients porteurs d'un gène déjà identifié comme "facteur de risque" du développement de plusieurs maladies neurodégénératives. Ces travaux doivent désormais être répliqués par d'autres équipes de recherche, comme le rappelle un éditorial duJAMA Neurology.


Source : Elevated Serum Pesticide Levels and Risk for Alzheimer Disease. J.R. Richardson et coll. JAMA Neurol. Publication avancée en ligne du 27 janvier 2014. doi:10.1001/jamaneurol.2013.6030

Article à retrouver sur le site : Allo-Docteur 

Ainsi que sur le site :Futura-sciences 





 GE Florence Mayer
Assistante en Gestion du Quotidien
Art-thérapeute

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